Frida et Diego Rivera de Frida Kahlo

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Frida Kahlo peint cet autoportrait avec son mari Diego Rivera plus d’un an après leur mariage.

Contexte de la peinture

En 1922, Frida et Diego se sont rencontrés alors que Diego peignait sa première fresque dans l’amphithéâtre Simón Bolívar. Diego encourageait Frida à continuer à peindre et rendait fréquemment visite à la maison des Kahlo. Il a même inclus un portrait de Frida dans sa peinture murale pour le ministère mexicain de la culture. Ils ont repris contact lorsque Frida a rejoint le parti communiste mexicain en 1928. Ils sont tombés amoureux et se sont mariés le 21 août 1929, bien que Diego ait 21 ans de plus que Frida. En novembre 1930, Frida et Diego s’installent aux États-Unis où Rivera a reçu une série de commandes. Dans un premier temps, il s’est vu refuser un visa en raison de ses liens avec le parti communiste, mais grâce au collecteur Albert Bender, ces problèmes ont été résolus. En remerciement de ce geste, Frida a peint ce double portrait pour lequel elle a pris pour modèle une photo de mariage récente.

Analyse de l’oeuvre

Malgré les infidélités continuelles, Frida idolâtrait son mari et l’admirait en tant que peintre. Il était son professeur et son mentor, c’est pourquoi elle le dépeint si énorme… bien qu’en réalité, Rivera était costaud. En fait, les proportions du tableau sont tout à fait réalistes : 136 kg de Rivera et 45 kg de Frida… C’est pourquoi on les appelait aussi « l’éléphant et la colombe ». Cependant, ici Frida l’agrandit, peut-être pour souligner sa dépendance à l’égard de son mari. Frida considérait Rivera comme supérieur à elle, un grand artiste, et c’est pourquoi elle le représente si monumental, si lourd, avec ces deux pieds si fermement posés sur le sol et avec la palette et les pinceaux dans sa main.

Frida Kahlo, par contre, est fragile, petit, avec ces petits pieds qui touchent à peine le sol. Elle, semble léviter, ses pieds délicats flottant sur le sol. Elle tient la main de son mari et ne fait aucune allusion au fait qu’elle soit artiste… Quelle artiste était-elle à côté de lui ? Elle a eu la chance d’être la femme de Diego Rivera… Elle est vêtue d’une simple tenue paysanne, s’identifiant ainsi à son peuple. Les sources de ce portrait se trouvent dans l’art populaire, inspiré de la culture précolombienne et des portraits naïfs mexicains du XIXe siècle. Les couleurs vives de la cape contrastent avec les tons sombres de la robe et du costume de Rivera, ce qui donne une œuvre primitive et naïve.

Frida et son combat pour le féminisme

Qu’elle ait été ou non une meilleure peintre ou une meilleure artiste, Frida Kahlo est aujourd’hui une institution au Mexique. Avec une peinture très personnelle qui mélange des éléments surréalistes, primitivistes et expressionnistes et surtout avec son personnage formé (Comme Dalí, le Khalo a créé le personnage de Frida, avec sa coiffure et ses vêtements traditionnels mexicains, ses perles indigènes, son refus de s’épiler les sourcils et la moustache…, d’ailleurs, tout cela conseillé par Diego…).

Frida Kahlo a certainement saisi mieux que quiconque l’esprit de son pays violent, surréaliste et magique. Sûrement mieux que son mari. Au moins, l’esprit féminin…

Parce qu’être une femme est l’un des thèmes que la peintre a le plus abordé, tant dans son œuvre (peut-être que dans ce tableau ce n’est pas si évident) que dans sa vie (Frida était aussi polygame, comme Rivera, et aussi bisexuelle).

C’est pourquoi elle est considérée aujourd’hui comme un symbole du féminisme dans les arts.

En haut du tableau, une inscription typique de la peinture coloniale mexicaine se lit :

« Vous nous voyez ici, moi, Frida Kahlo, avec mon mari bien-aimé Diego Rivera, j’ai peint ces portraits dans la belle ville de San Francisco, en Californie, pour notre ami M. Albert Bender, et c’était au mois d’avril de l’année 1931. »